🔊 Sensibilisation au cancer colorectal à l'hôpital

« Il y a 90% de survie à 5 ans quand on découvre le cancer à un stade localisé, alors qu'elle baisse à moins de 15% quand on arrive au stade métastatique » prévient d'emblée Elise Ayekia, est infirmière stomathérapeute, à l'hôpital de Chartres. Mardi 4 février 2025, elle fera partie des professionnels de santé à informer le public au dépistage du cancer colorectal. Chaque année, plus de 47 000 personnes sont touchées par ce cancer en France. C’est le troisième le plus fréquent et la deuxième cause de décès par cancer dans l'hexagone (17 000 décès par an). « Sur les 82 patients opérés d'un cancer colorectal en 2024, cinq avaient déjà une atteinte hépatique donc au niveau du foie donc déjà un cancer avancé. Et 35 patients ont subi une stomie (l'abouchement chirurgical d'un segment du tube digestif à la peau en dehors de son emplacement naturel) » analyse Céline Legrand, gastro-entérologue au centre hospitalier de Chartres.

L'enjeu est d'alerter les publics les plus sensible. Dès 50 ans et jusqu’à 74 ans, un test à pratiquer chez soi, simple à réaliser et pris en charge à 100% par les régimes d’assurance maladie, est disponible. « C'est très simple d’utilisation. On reçoit pas la poste le kit pour recueillir un échantillon de selles. On renvoie le kit avec le prélèvement par la Poste dans les 24 ou 48 heures », rappelle le médecin.

38,4% de la population concernée effectue un dépistage

En Centre-Val de Loire seulement 38,4% de la population concernée y participe, trop peu selon les deux professionnelles. « C'est nettement insuffisant pour prévenir toute la population de la survenue du cancer du colon ». « Les patients sont assez réticents pour le faire. Rien ne justifie cela, mais peut-êytre la peur d'un dignostique éventuel, lapeur de dévoir recourir ensuite à une coloscopie qui est un examen pas toujours très agréable ».

Le test permet pourtant d'identifier la maladie à un stade très précoce. Dans 96% des cas l'examen est négatif. Pour les 4% restants, une coloscopie est pratiquée dans les deux mois qui suivent. À l'issue de cette intervention, un cancer est détecté dans seulement 8% des cas.« Dans la plupart du temps, on découvre surtout des petits polypes, qui sont des lésions bénignes et qui peuvent un jour se transformer en cancer du colon. On les enlève en endoscopie pendant la coloscopie », rassure le docteur.

En dehors du test difficile d'ailleurs de repérer la maladie prématurément assure Céline Legrand. « L'idée du dépistage c'est d'intervenir quand on est pas symptomatique. Quand il n'y a aucun signe de la maladie. En revanche, s'il y a du sang dans les selles, une perte de poids inexpliquée ou une perte d’appétit ou encore une modification de transit, diarrhée, constipation, ou une alternance des deux. Tous ses symptômes doivent alerter surtout à partir de 50 ans ».

Un colon géant immersif

Pour sensibiliser le public et pour la première fois à l'hôpital de Chartres, le colon tour, une structure gonflable géante d’un colon fera escale à l’hôpital pour un voyage inédit au cœur du colon afin de mieux comprendre comment évoluent les différentes lésions explique Elise Ayekia. « C'est une structure gonflable qui fait douze mètres de long et qui comporte des petits polypes, des diverticules, des tumeurs occlusives. Ça permet à taille humaine de ce qui peut se développer à l'intérieur du colon ».

Gastro-entérologues, chirurgiens du service de chirurgie viscérale et des professionnels de santé du service de gastro-entérologie et de chirurgie viscérale seront présents dans le hall de l'hôpital Louis-Pasteur de 10h à 17h pour cette journée d’information et de sensibilisation.