Il y a 100 ans en Eure-et-Loir, le Petit Parisien du 1er janvier 1912, nous apprenait que la veille un garde forestier avait été gravement blessé par arme à feu à Beaumont-les-Autels par des braconniers. Selon le journal « L'infortuné Coranton avait été atteint au coté droit du cou, à l'épaule au côté gauche du visage ». La gendarmerie alertée, arrêta aussitôt les coupables qui s’accusèrent réciproquement. Il s’agissait d’un domestique de ferme à Miermaigne, d’un journalier et de son frère et d’un beau-frère demeurant à Unverre.  L’article du journal concluait en ses terme : « Ce drame a causé une grande émotion dans la région, où l'on croit que Coranton est tombé dans un guet-apens ».

1er JANVIER 1912 - Le PETIT PARISIEN
A coups de fusil des braconniers blessent un garde dans les bois Nogent-le-Rotrou, 31 décembre. Vers, neuf heures et demie du soir, le garde Hippolyte Coranton, brave homme de quarante-six ans au service du baron de Layre de Beaumont-les-Autels, était allé faire une tournée nocturne dans les bois, en compagnie de son collègue Pasdeloup. Bientôt, les deux hommes entendirent sept détonations successives. Ils se mirent aussitôt, à la recherche des braconniers et aperçurent plusieurs individus armés, qui se sauvaient dans les bois. Après une heure de poursuite, sur le point de rejoindre les fuyards les gardes s'embusquèrent dans les fossés des deux cotés de la route. Comme les braconniers passaient devant eux. Pasdeloup s'élança sur l'un deux et le terrassa. Coranton allait en atteindre un autre, quand l'individu lui tira deux coups de fusil à bout portant. Le malheureux tomba et appela au secours. Pasdeloup lâcha aussitôt son prisonnier pour s'empresser auprès de son collègue, grièvement blessé. En même temps, il aperçut, quatre braconniers qui prenaient la fuite. Pasdeloup s'en alla demander assistance à la ferme de la Brûlerie et le cultivateur s'en vint peu après avec une voiture chercher le blessé, qui fut transporte chez le docteur Lacoste à Beaumont. Le praticien déclara que les blessures étaient graves. L'infortuné Coranton avait été atteint au coté droit du cou, à l'épaule au côté gauche du visage. La gendarmerie, prévenue, se mit aussitôt il la recherche des braconniers meurtriers. Après une heure d'enquête, le brigadier Biget réussit à découvrir trois des coupables qui furent arrêtés chez eux. Ce sont Albert Leroy vingt ans, domestique de ferme à Miermaigne, Raoul Chevallier, soldat d'infanterie à Saint-Cloud, en congé de convalescence, et son frère Marie Chevallier journalier à Miermaigne. Pressés de questions, les prisonniers firent des aveux qui ne tardèrent pas à amener une quatrième arrestation, celle d'Henri Leroy, journalier de vingt-quatre ans, frère du précédent, beau-frère des Chevallier, habitant Unverre. Les quatre braconniers, qui reconnaissent tous être les gens auxquels les deux gardes eurent affaire, nient tous avoir tiré et s'accusent réciproquement. A Beaumont, une foule énorme se pressait autour d'eux, voulant leur faire un mauvais parti, lorsque les gendarmes entreprirent de les conduire à la gare des tramways, pour les diriger sur Nogent-le-Rotrou. Ce drame a causé une grande émotion dans la région, où l'on croit que Coranton est tombé dans un guet-apens.

3 JANVIER 1912 - La Croix
EURE-ET-LOIR. Contre un garde-chasse. On nous écrit de Nogent-le-Rotrou M. Corenton, garde chez M. le baron de Layre, à Beaumont-les-Autels, était en tournée avec un confrère, lorsqu'il entendit près de sa maison un coup de fusil. Il revint sur ses pas pour verbaliser il rencontra quatre jeunes gens qu'il essaya d'arrêter. Mais il reçut un coup de fusil en plein visage, Son état parait grave. Les quatre jeunes gens ont été arrêtés.