IL Y A 100 ANS EN EURE-ET-LOIR - Un meurtre à Mézières-en-Drouais.

À Mézières-en-Drouais, il y a 100 ans, le 12 juin 1921 un meurtre était commis. Un homme de 34 ans de Marsauceux s'invite chez un ami et lui demande à boire. Celui-ci refuse et le tue.

Article de la Dépêche d'Eure-et-Loir du lundi 13 janvier 1921 

Un meurtre à Mézières-en-Drouais

Il lui refusait à boire, il le tua

Un meurtre qui ne peut trouver d'explication que dans l'alcoolisme, vient de jeter la consternation dans la paisible commune de Mézières-en-Drouais.

Tout à la joie d'une fête intime à laquelle avait donné lieu, hier, dimanche, la cérémonie de la première communion d'une de ses fillettes, M. Guillois, ouvrier maçon, venait d'achever un repas de famille quand vers 22 heures, se présentait un de ses amis, Gouget Vital, 31 ans, de Marsauceux, qui lui demanda à boire.

On lui fit comprendre que le moment de sa visite était mal venu, car tout le monde se disposait à aller se coucher. Notre homme n'insista pas et se retira.

Quelques instants après - le temps d'aller chercher chez lui un fusil - il se présentait à nouveau à la barrière de la maison et tentait de l'ouvrir.

Entendant du bruit, M. Guillois, qui était couché, se leva et se disposait à traverser sa cour pour venir à lui, quand il reçut dans le bas-ventre la décharge d'un coup de feu que Gouget venait de tirer dans sa direction.

Le malheureux s'abattit comme une masse ; la mort avait été instantanée. Sa femme et ses deux fillettes voulurent aller chercher du secours - leur habitation se trouvant isolée - mais le meurtrier ayant menacé de tuer quiconque sortirait, celles-ci rentrèrent précipitamment à l'intérieur, atterrées comme l'on pense.

Quand elle eurent la certitude que Gouget s'était retiré, elles coururent chez un parent. On prévint le garde champêtre, puis M. Auger, maire.

Dans la matinée d'aujourd'hui, les gendarmes avisés arrêtaient au lit le criminel qui ne leur opposa aucune résistance et le ramenait à Mézières-en-Drouais.

Peu après, M. Kahn, procureur de la République, accompagné de son greffier M. de Sène, se transportait sur les lieux pour enquêter sur ce drame navrant.

La victime était âgée de 36 ans.

 

Dans son édition du 15 juin la Dépêche d'Eure-et-Loir donne les précisions suivantes :

Cela devait arriver, déclarent les habitants qui ont été interrogés, car Gouget, le criminel - un mutilé de guerre - avait déjà menacé plusieurs personnes de leur faire leur affaire et il était très redouté dans la région. Les renseignements fournis sur son compte le représentent également comme un braconnier à tous crins. (…)

De Mézières, où il avait été ramené pour la reconstitution du drame, Gouget a été conduit à la prison de Dreux.

Quant à M. Guillois, la victime, il était considéré dans tout le pays comme un ouvrier très estimé et un bon camarade. Il avait té l'objet de plusieurs citations pendant la guerre, et, dans la petite maison qu'il occupait au bout de la route de St-Denis de Moronval, il menait entre sa femme et ses enfants - deux garçons et non deux filles - une existence des plus paisibles.

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